La pandémie de COVID-19 bouleverse nos vies ainsi que celles de nos enfants depuis mars 2020. La fermeture des écoles et la perturbation des rythmes scolaires auront des impacts plus ou moins importants en fonction de la trajectoire scolaire et psychosociale antérieure et l’ampleur du stress personnel et familial vécus. Les principales inquiétudes sont centrées sur les enfants issues de milieux défavorisés, qui sont particulièrement exposés à des environnements/expériences adverses et sont donc plus à même de cumuler plusieurs facteurs de risque.
L’un de ces facteurs de risque est le stress parental (p. ex., inquiétudes financières, monoparentalité, stress de vie, etc.). L’augmentation du stress dans les familles de niveau socio-économique plus faible est négativement corrélée à des problèmes socio-émotionnels et comportementaux durant l’enfance. Ces effets sont aussi durables dans le temps, on remarque par exemple que des enfants issus de milieux défavorisés et vivant avec un plus grand stress familial auraient une moins bonne mémoire de travail à l’âge adulte.
L’accroissement des inégalités sociales en termes d’apprentissage et de santé mentale par le stress est une conséquence probable des perturbations pandémiques qui requiert l’attention des scientifiques et des décideurs. Le développement des enfants en fonction du stress vécu par leur familles doit être évalué afin de comprendre l’impact des perturbations pandémiques sur les apprentissages, le fonctionnement psychosocial et la santé mentale.
L’identification du rôle médiateur du stress parental en temps de pandémie pourra guider les interventions auprès des enfants chez les familles ayant un statut socioéconomique plus faible pour favoriser une transition post pandémique équitable. À ce jour, aucune étude longitudinale québécoise ne permet de mesurer l’impact de la pandémie sur le fonctionnement familial et psychosocial des enfants en prenant en compte le rôle médiateur du stress familial.
Ce projet unique au Québec, a comme objectif de documenter le fonctionnement familial en contexte pandémique, l’impact sur la famille des mesures sanitaires et des infections à la COVID-19, le soutien scolaire aux enfants et l’adaptation psychosociale et la santé mentale des parents et des enfants en prenant en compte le rôle médiateur du stress. Plus précisément, les objectifs du projet de recherche sont :
Objectif 1 – Quantifier impacts perçus des perturbations pandémiques sur a) le fonctionnement familial et b) le niveau de stress des parents en fonction des caractéristiques socioéconomique de la famille. L’hypothèse est que les perturbations pandémiques auront été plus importantes pour les familles ayant un statut socioéconomique plus faible (i.e. faible éducation et prestige occupationnel).
Objectifs 2 – Tester le rôle médiateur du fonctionnement familial et du stress dans le lien entre a) le statut socioéconomique des familles et b) la santé mentale des parents et des enfants. L’hypothèse est que le statut socioéconomique sera associé à la santé mentale des parents et des enfants et que cette association sera en partie expliquée (médiée) par les changements dans le fonctionnement familiale et le niveau de stress vécu au cours de l’année pandémique 2020-2021
Cette étude offrira des données uniques permettant de quantifier l’impact des mesures sanitaires et des infections à la COVID-19 sur les familles, le fonctionnement psychosocial et la santé mentale des parents et des enfants en testant le rôle médiateur du stress. Ainsi, l’identification du rôle médiateur du stress chez les parents et les enfants en temps de pandémie pourra guider les interventions auprès des enfants chez les familles ayant un statut socioéconomique plus faible pour favoriser une transition post pandémique équitable.
Pour nos transferts de connaissance, nous ciblons cinq types de public :
1) La communauté scientifique : Nous avons une solide expérience en matière de publication de nos recherches et de numéros spéciaux opportuns dans des revues révisées par les pairs ayant un fort facteur d’impact. Nous prévoyons aussi de communiquer nos résultats à la communauté scientifique et académique lors de conférences et colloques que nous organiserons et préparerons;
2) Professionnels/cliniciens : Les résultats seront présentés sous forme de messages clés (vidéos, audios, infographies) dans les bulletins des associations professionnelles. Nous ciblerons des réseaux internationaux, nationaux et provinciaux;
3) Prestataires de services/décideurs : Nous préparerons des notes d’information ainsi que des notes de politique dans lesquels les résultats de nos recherches et les stratégies d’orientations futures pour améliorer les services de santé et d’éducation seront mis en valeur. Nous inviterons également les décideurs à participer et assister à nos conférences, colloques et symposiums;
4) Grand public : Les résultats de nos recherches seront diffusés à grande échelle via plusieurs réseaux sociaux. Nous tirerons avantage de nos partenariats avec plusieurs organismes en faisant la diffusion large et efficace de nos connaissances ainsi que de nos stratégies d’orientations futures via leurs réseaux sociaux et sites web. Nous mettrons à profit nos liens étroits avec les médias traditionnels afin d’obtenir aussi une présence régulière dans les journaux, la radio et la télévision. Ainsi, nous prévoyons faire plusieurs entrevues, dialogues et conférences;
5) Femmes enceintes et post-partum et partenaires. Nous diffuserons des messages clés sur la santé mentale et le bien-être dans les cliniques, à l’aide de dépliants en format infographique; Nous produirons des résumés vidéos des messages clés (environ 120 secondes) pour les nouveaux et futurs parents.